Les dernières annonces d’Apple concernant iOS 6 et OS X Mountain Lion, lors de la WWDC 2012, ont mis en évidence l’animosité durable qui existe entre la firme de Cupertino et Google.
Autrefois partenaires de longue date, comment et pourquoi Apple a choisi de s’attaquer à Google ? Pourquoi tenter de l’évincer de son écosystème ? Autant de questions auxquels nous nous allons tenter de répondre !
WWDC 2012 : Apple signe son divorce avec Google !
Il y a encore peu de temps, quelques années, Apple et Google étaient le couple chéri de l’industrie du high-tech, avec Apple en tant que précurseur dans le domaine de la conception et de l’innovation pour les smartphones et Google comme le puissant du web avec ses nombreux services web. De ce fait, les deux entreprises se retrouvaient complémentaires. Mais, avec la prochaine version iOS, iOS 6, et Mac OS X 10.8 Mountain Lion, Apple continue d’éroder la présence de Google dans ses systèmes d’exploitation mobiles alimentant la guerre que les deux firmes se livrent ces derniers temps… Le déploiement de ses propres services de cloud computing, de search et le développement de son application de cartographie en 3D en font preuve : Apple veut éclipser Google !
Dès lors, nous nous posons tous les questions suivantes : Comment Apple compte supprimer Google de son écosystème ? Qui a le plus à perdre dans cette histoire ? La rancune n’a t-elle pas trop aveuglé Apple ?
SIRI, MAPS, ET IOS 6
L’agression d’Apple sur Google a véritablement débuté lors du lancement d’iOS 5, dont deux technologies clés s’attaquaient directement au géant de l’internet.
La première : Il s’agissait de Siri, l’assistant vocal d’Apple, dévoilé lors du lancement de l’iPhone 4S. Siri est une menace pour Google dans le sens où il s’insert entre la recherche de l’utilisateur et le résultat. Il est un intermédiaire qui collecte pas mal de données sur ses utilisateurs, données qui sont la clés d’une publicité ciblée réussie (Modèle économique de Google). De plus, il ne passe pas tout le temps par Google car il peut répondre à certaines requêtes seul. Avec iOS6, la fuite des données sera encore plus grande et la menace plus forte encore !
La seconde : le géocodeur d’iOS 5. En bref, le géocodage est un service qui traduit les données de localisation fournies par le GPS en une adresse utilisable. Néanmoin, Apple n’avait pas encore totalement refermé la porte sur Google. Avant iOS 5, Apple s’appuyait sur la technologie de Google. Puis, la firme de Cupertino a discrètement mis en place son propre géocodeur et fournit une API permettant aux développeurs de pouvoir l’intégrer dans leurs applications. Un nouveau moyen de contourner Google !
Avec iOS 6, Apple passe à l’étape suivante avec l’introduction de son propre service de cartes, Made Maps . Ce nouveau service remplacera Google Maps sur l’écran d’accueil des périphériques iOS. Les utilisateurs seront, bien entendu, toujours en mesure de télécharger l’application Google Maps, mais prônant la facilité et la rapidité et avec leur comportement zappeur, il va fort à parier qu’ils pourront privilégié le service d’Apple. Même si Apple a encore quelques lacunes par rapport à Google. (turn-by-turn navigation).
L’INTÉGRATION DE FACEBOOK
Une autre caractéristique potentiellement importante à venir avec iOS 6 est l’intégration de Facebook, permettant aux utilisateurs de partager et mettre à jour des photos, des lieux, des évènements, des infos de contact via Facebook, sans à avoir à passer par une application séparée – un peu comme l’intégration de Twitter avec iOS 5. Un nouveau coup de feu envers Google ? Disons-le : ce n’est pas Google +. Lorsque les consommateurs achètent un appareil sous Android, ils n’ont pas le choix, ils doivent créer un compte Google – car Google a utilement définit un tas de ses services dans ses appareils. Apple fait donc quelque chose de similaire avec iOS. Quiconque achète un appareil iOS a besoin d’un identifiant Apple, qu’on le veuille ou non. Cependant, là où Apple a dû mal, c’est qu’il ne fournit pas encore de nombreux services liés à un identifiant Apple, la donne va changer avec iOS 6 et ses fonctionnalités : Messages, Facetime, photo streams, the iTunes store, etc. Apple a donc conçu son intégration au sein de Facebook de façon modulaire, avec un oeil tourné vers l’expansion de ses fonctionnalités à de nouveaux services. Et comme le dit si bien Apple : « Nous ne soutenons pas Google + ». « Nous soutenons l’ennemi le plus grand de Google +. »
ICLOUD
Apple n’a seulement pas choisi de snober Google Maps, ses recherches sur le Web ou encore Google + : Apple va également créer son propre service de messagerie, de synchronisation, et de services de cloud computing via icloud.
Avec icloud – la dernière génération mise en ligne – Apple a à nouveau pris la décision de ne pas soutenir Google, mais d’investir beaucoup de temps et d’argent dans le développement de ses propres services. Cela lui évite ainsi de dépendre d’une tierce structure et de perdre le contrôle sur ses services.
COMMENT LE FAIT DE SUPPRIMER GOOGLE D’IOS 6 PEUT-IL BLESSER GOOGLE ?
Les nombreux choix stratégiques d’Apple ne mettent pas à mort Google, mais témoignent d’une lente érosion du rôle de Google dans l’écosystème d’Apple – un rôle susceptible de disparaître à terme. Toutefois, l’attaquer sur son application Google Maps est un pari risqué pour Apple. En effet, la notoriété de Google est présente… et Apple ne va priver Google que de faibles revenus, la plupart venant de la publicité. Le jeu de pouvoir ne fait que commencer car iOS 6 débarque, mais Google continue de voir la part des utilisateurs avec un smartphones sous Android augmenter … Toutefois, malgré le fait qu’Android estla plate-forme la plus vendue sur la planète, Google semble tirer la majorité de ses revenus de la publicité mobile provenant des périphériques iOS. De plus Google risque de perdre des informations très importantes sur les utilisateurs d’iOS, la clé de la réussite de sa publicité ciblée ! Du coup, il se pourrait qu’un cycle de décroissance s’enraye : Moins de données, moins bonne publicité ciblée, moins d’annonceurs, moins de revenus, moins d’inovations, etc.