BEYROUTH – Deux bombes d’une très forte puissance ont explosé près d’un camp militaire dans la ville de Idlib, au nord-ouest de la syrie, lundi, tuant au moins huit personnes, en blessant près d’une centaine et causant de lourds dommages, rapportent les médias d’État syrien et les militants de l’opposition.
Peu de temps, après les explosions, la télévision pro-gouvernementale syrienne Al-Ekhbariya Tv a diffusé des images montrant les chairs déchirées, les voitures écrasées par le souffle, de nombreux débris gisant sur le sol et des taches de sang sur les trottoirs de ville. Néanmoins, pour le moment, la cible de ces attaques reste encore indéterminée.
Syrie : Deux nouvelles explosions causent la mort de huit personnes.
Un militant de l’opposition présent lors des deux explosions dans la ville d’Idlib a rapporté à l’AFP, lundi, que les explosions ont eu lieu à cinq minutes d’intervalle, juste après le lever du jour. Dont une des bombes a notamment été déclenchée à environ 200 mètres d’un hôtel où les observateurs de l’ONU surveillent le quartier. Un site pro-gouvernemental confirme l’information faisant état de nombreux dégâts aux abords de l’hôtel. Néanmoins, la cible de ces attaques restent encore inconnues.
Plus tôt, lundi, des hommes armés ont tiré des roquettes sur la banque centrale syrienne et sur une patrouille de police faisant sa ronde dans la capitale de Damas, blessant quatre policiers et causant de nombreux dégâts au sein de la banque, explique l’agence SANA. La Syrie dénonce ces attentats à la bombe et fusillades comme étant l’œuvre des « terroristes armés », un terme que le gouvernement utilise pour décrire ceux qui essaient de renverser le président Bachar el-Assad. Des accusations qui n’ont été confirmées par aucun organismes pour le moment.
Le soulèvement largement pacifique de prime abord contre Bachar el-Assad, qui a éclaté il y a de ça déjà 13 mois, s’est rapidement transformé en une rébellion armée. Depuis le gouvernement syrien a mis en place une répression sanglante. Pour résoudre ce conflit de plus en plus meurtrier, l’un des émissaires des Nations Unies, Kofi Annan, a négocié un cessez-le-feu, entré en vigueur le 12 avril. Si les observateurs de l’ONU sont venus en renfort en Syrie pour aider à superviser le respect de ce cessez-le-feu, le régime et les rebelles ont pour le moment largement fait abstraction de ce dernier.
Un général norvégien a par ailleurs pris le commandement dimanche de l’équipe des observateurs de l’ONU. Après son arrivée à Damas, le major-général Robert Mood a expressément demandé aux deux parties de cesser les combats. En vain ! Aujourd’hui, on dénombre sur le terrain seize observateurs, mais l’objectif de l’ONU est de largement déployer cette équipe et de passer à 300 observateurs sur le terrain.