Lors de la conférence D10, le PDG d’Oracle, Larry Ellison, et le président de Pixar, Ed Catmull, ont partagé leurs souvenirs de travaille avec le défunt PDG d’Apple, Steve Jobs.
Steve Jobs : « Un perfectionniste infatigable »
Deux cadres de la Silicon Valley qui ont étroitement travaillé en collaboration avec Steve Jobs, au fil des années, ont partagé certains de leurs souvenirs avec l’ancien PDG d’Apple peignant un portrait de lui assez élogieux. Pour Larry Ellison et Ed Catmull, Steve Jobs était un perfectionniste infatigable qui a beaucoup appris de ses erreurs.
« Steve avait cette capacité à traduire de bonnes idées en un produit fini, contrairement aux autres patrons de l’industrie du hightech », a déclaré le PDG d’Oracle, Larry Ellison, lors de son intervention à la conférence D10, tenue à Palos Verdes, en Californie. Ellison a ensuite comparé Jobs à Henry Ford pour sa façon dont il a changé et fait progresser l’industrie de la hightech. « Ce fut Steve, jusqu’à ce qu’il soit parfait. Et puis une fois qu’il était parfait … il est passé à la question suivante. »
« Travailler sans cesse jusqu’à ce que cela soit parfait, c’était du Steve, » a déclaré Ellison.
Cela a fait de Jobs « un monstre du contrôle », a expliqué Ellison. « Il voulait contrôler tous les aspects. Y compris la façon dont vous payez pour un article dans un magasin. Ou à quoi il ressemblerait dans une boîte. »
Le président des studios d’animation Pixar, Ed Catmull, a par la suite crédité Jobs d’une capacité à changer, savoir se moduler, se renouveler et surtout à apprendre de la réussite du studio.
« Il est passé par des phases très distinctes. Dans la première phase, les gens l’ont mal compris », a déclaré Catmull. « Mais, il a réussi à apprendre de ses erreurs. La façon dont il négociait ne fonctionnait pas très bien. Mais, il était si incroyablement intelligent qu’il a changé son comportement. »
Catmull a ensuite raconté une histoire sur la fabrication de « A Bug’s Life », au cours de laquelle une dispute a éclaté entre le réalisateur du film et le département marketing concernant une question : A savoir si « A Bug’s Life » devait être un film adapté sur grand écran. Le directeur « flippé », raconté Catmull, a dû argumenter avec Jobs pour que son film soit produit sur un format plus grand… Une argumentation qui a fait mouche, explique Catmull, car « Tout ce que voulait voir Steve, c’était la passion ». Le film est ainsi sorti sur grand écran.
« Steve était une de ces personnes privilégiant la meilleure idée », a ajouté Ellison. « Mais vous deviez le persuader avant, c’était un gars intelligent. »
Faisant écho à un sentiment exprimé, hier soir, par l’actuel PDG d’Apple, Tim Cook, Catmull a déclaré que Steve Jobs pouvait rapidement changer d’avis sur certains détails.
« C’était incroyable de le voir changer d’avis, » at-il dit. « Mais, il souhaitait que vous argumentiez ce choix avant. »
« Steve n’était pas intellectuellement anxieux », a ajouté Ellison. « Quand il a décidé que quelqu’un avait une meilleure idée, il la valorisait immédiatement. Il ne s’en souciait pas. Tout ce dont il se souciait était de la construction du meilleur produit. »
Mais il connaissait aussi la valeur de son entreprise. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi Jobs a été chassé d’Apple dans le milieu des années 80, Ellison a raconté que Jobs « était lui-même vulnérable. Il n’a pas assez bien négocier avec son conseil d’administration. Il espérait que le conseil d’administration se rende compte qu’il était irremplaçable ». « Quand le conseil d’administration s’est débarrassé de Jobs, ça a failli lui coûter l’existence d’Apple, » a déclaré Ellison.
Jobs s’est également adouci au fil des ans, a conclu Catmull. « Le Steve que j’ai connu ces dernières années a été très gentil, » a t-il dit. « Il y avait une notion d’équité qui n’était pas là dans les premières années de sa prise de position. »