Présidentielles 2012 : Sarkozy peut-il encore espérer revenir ?


Après leurs meetings de dimanche, Nicolas Sarkozy et François Hollande sont toujours les deux grands favoris de cette campagne présidentielle … A la différence, que François Hollande passe devant Nicolas Sarkozy avec 29,5% des intentions de vote contre 27,5% pour son adversaire, au premier tour, révélait le dernier sondage BVA, publié mercredi.

Toutefois, notons qu’ils gardent tous deux leur avance sur les autres candidats, les semant d’une douzaine de points. Dès lors, la question que nous nous posons est : Sarkozy peut-il encore espérer revenir face à son adversaire PS ?

Présidentielles 2012 : Sarkozy peut-il encore espérer revenir ? Les analystes se prononcent !

Derrière François Hollande, dans les derniers sondages d’opinion, pour le politologue Dominique Reynié, Nicolas Sarkozy va devoir se démener. En effet, dans l’histoire politique française, aucun président jusqu’ici n’est parvenu à remporter une élection avec autant de retard face à son adversaire.

Néanmoins, l’histoire n’est pas encore écrite … Tout peut encore basculer explique Pascal Perrineau, directeur du Centre de recherches politiques (CEVIPOF), de Sciences Po, à Paris.

« Il est difficile de voir ce qui pourrait inverser la tendance, mais il y a quelques éléments », citant les doutes des électeurs quant à savoir si Hollande a la stature et la crédibilité pour être président.

Le problème de Nicolas Sarkozy, selon les analyste, c’est son impopularité ! De ce fait, pour Dominique Reynié, ce vote en 2012 sera en quelque sorte « un référendum sur Nicolas Sarkozy ». Pourtant, nous ne pouvons nier que Nicolas Sarkozy est un candidat redoutable, convaincu qu’une fois que lui et Hollande seront seuls, il sera en mesure d’exposer les faiblesses de son rival et de mettre en avant son expérience acquise lors de ses 5 ans de mandat et sa crédibilité sur le plan budgétaire, dans un débat en direct. Comme il le fit, autrefois, avec Ségolène.

« Je suis tellement heureux de la surprise que je vais vous faire. Vous ne pouvez pas imaginer », a raillé Sarkozy aux journalistes lors d’une visite en Bretagne, mardi, lorsqu’on lui a demandé s’il croyait encore qu’il pouvait gagner.

Nicolas Sarkozy reste donc confiant à quatre jour du premier tour. Il sait que des surprises pourraient venir faire changer l’opinion publique, notamment ces négociations pour une réduction du prix de l’essence. Une chose possible lorsque l’on sait que la France a eu des entretiens avec les États-Unis et la Grande-Bretagne sur une éventuelle libération des réserves de pétrole pour contrer la spéculation, née des tensions en Iran. On parle aussi de ses entreprises avec Airbus-EADS ou encore avec Dassault Aviation. Etc.

Or, Nicolas Sarkozy le sait, s’il veut pouvoir se révéler au premier et second tour, il doit convaincre les électeurs ralliés à Marine Le Pen et François Bayrou. C’est pourquoi, on a pu assister, ces derniers temps, à des prises de position se rapprochant fortement des propositions de ses adversaires, comme réduire de moitié l’immigration. Cette nouvelle orientation dans sa campagne n’est toutefois pas du goût de tous les partisans UMP qui lui reproche de jouer sur la peur de l’islam, notamment depuis l’affaire Mohamed Merah.

« S’il veut gagner, il faut qu’il aille surtout chercher les électeurs chez Le Pen, même s’il aura besoin des électeurs de Bayrou », a déclaré Jean-Thomas Lesueur, Délégué général de l’institut Thomas More.

Prendre les candidats des autres, mais pas seulement ! Nicolas Sarkozy veut mobiliser la « majorité silencieuse », à savoir les abstentionnistes, les jeunes, les femmes, la « classe ouvrière » et les retraités.

« Il y a une légère incertitude, car dans la nuit du premier tour, il ne sera plus dans une campagne avec 10 candidats, mais dans une course avec un homme pour le Palais de l’Elysée, » a déclaré Perrineau. « Cela ne veut pas dire que le jeu va se transfromer, mais il y aura un léger changement, et l’image de Sarkozy n’est pas aussi catastrophique que les gens le disent. »

Rendez-vous dans les urnes dimanche !