L’enjeu de l’entre-deux-tours est clair pour Nicolas Sarkozy (UMP) et François Hollande (PS). Si leur stratégie est différente, leur objectif est commun : Courtiser la tranche non-négligeable des électeurs qui ont voté pour la candidate d’extrême droite, Marine Le Pen.
En effet, on constate depuis un petit moment maintenant que le candidat sortant, Nicolas Sarkozy, a durci son discours, notamment sur le thème de l’immigration, dans l’intention de capter l’attention des sympathisants du Front National. A contrario de sa démarche, François Hollande a affirmé vouloir s’attaquer aux électeurs du Front National en apportant des réponses à leur mécontentement, notamment sur le plan économique.
Quelle sera la stratégie payante ? La réponse finale, le 6 mai.
Présidentielles 2012 : Deux stratégies, mais un but commun … Les électeurs du FN !
Dans sa première salve de proposition ayant pour but de courtiser les partisans de Mme Le Pen, M. Nicolas Sarkozy a proposé, mardi, de faire passer un examen obligatoire de langue française pour tous les étrangers désireux de s’installer en France, de réduire de moitié le nombre d’immigrants légaux admis chaque année dans le pays et menacé de se retirer de l’espace Schengen dans le cas où les frontières européennes ne sont pas plus surveillées.
« Je ne vois pas comment on peut s’intégrer dans notre pays si l’on ne parle pas notre langue, » at-il déclaré dans une interview donnée sur France 2.
Une politique d’immigration qui se veut plus dure. Ainsi, lors de son meeting de campagne en banlieue Parisienne, Nicolas Sarkozy a voulu renforcer son discours et s’est à nouveau exprimé sur sa détermination. Les enjeux sont élevés pour Nicolas Sarkozy car en attirant les électeurs d’extrême droite, il a une chance de contredire les derniers sondage en faveur de François Hollande. Néanmoins, il ne pourra compter que sur sa détermination car Marine Le Pen a expliqué qu’elle ne négocierait pas avec l’UMP pendant l’entre-deux-tours et ne donnera pas Une consigne de vote en faveur de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande. Une stratégie a double tranchant car si Nicolas Sarkozy, embardée trop loin vers la droite, risque de s’aliéner d’une partie de ses électeurs.
La bataille concernant l’adhésion des électeurs FN est loin d’être gagnée ! Pour une fois, « Les électeurs du Front national sont bien divisés entre la droite et la gauche, c’est clair », a déclaré le ministre de la Défense, Gérard Longuet, mardi. Une tendance confirmée par un sondage, réalisé par l’institut BVA, démontrant que 20% des électeurs de Mme Le Pen sont susceptibles de voter pour M. Hollande, tandis que 57% soutiendraient M. Sarkozy. Une forte proportion (23%) préférant tout de même s’abstenir plutôt que de voter pour l’un des deux candidats.
Du côté de la gauche, on est moins dépendant des décisions des partisans de Marine Le Pen. Plusieurs sondages menés après le premier tour montrent François Hollande comme le grand favori de cette course à l’élection présidentielle. Néanmoins, on reste sur ses gardes, c’est pourquoi M. Hollande a déclaré, en début de semaine, qu’il allait chercher à récupérer quelques voix d’extrême-droite sans pour autant compromettre son noyau. Pour ce faire, il catégorise les électeurs de Marine Le Pen : D’un côté, il y a le noyau, de l’autre les protestataire du mandat de Nicolas Sarkozy.
« C’est de mon devoir de répondre immédiatement à ces électeurs qui n’ont pas nécessairement adhérer aux idées du Front national, en particulier à son obsession de l’immigration, mais qui ont exprimé leur colère sociale », déclare François Hollande dans un entretien avec journal français Libération .
C’est ainsi qu’il se rendra, mardi après-midi, à Hirson, un ville près de la frontière belge où Mme Le Pen a capturé 25% des votes, dimanche, pour un meeting de campagne. Des stratégies différentes pour un commun. Que pensez-vous de ces stratégies ?