Marine Le Pen, leader du parti d’extrême, a déclaré, mercredi, attendre des réponses du candidat sortant Nicolas Sarkozy avant de donner à ses partisans une consigne de vote pour le second tour.

Une bonne nouvelle pour Nicolas Sarkozy face à la percée du Front National, lors du premier tour de l’élection présidentielle. En effet, l’enjeu est de taille… C’est pourquoi, depuis le début de l’entre-deux-tour, on a pu assister à un Nicolas Sarkozy et un François Hollande courtisant les électeurs du FN : L’un (Nicolas Sarkozy) déclarant qu’il fallait respecter le choix des électeurs du Front national et ne pas les critiquer, l’autre (François Hollande) se voulant être le candidat qui comprenait la souffrance des électeurs qui par ce vote ont souhaité exprimer une frustration face à une économie stagnante et un taux de chômage fort.

Présidentielle 2012 : Marine Le Pen entrouve la porte à Nicolas Sarkozy !

Si Nicolas Sarkozy a exclu tout accord avec Marine Le Pen pour aider son parti à obtenir des sièges au parlement durant les prochaines législatives du mois de juin, Marine Le Pen ne ferme cependant pas la porte à Nicolas Sarkozy.

« Dans le cas d’un scrutin de ballottage entre le Front national et les socialistes, le parti UMP et le président ne préfèreront-ils pas avoir un de mes adjoints plutôt qu’un député socialiste élu ? » a questionné Marine Le Pen, ce matin, au micro de RTL.

 

« Je n’ai toujours pas de réponse à ces questions, je suis en attente. C’est une réponse que mes électeurs veulent aussi connaître » a t-elle dit. « La façon dont je vais m’exprimer dépendra de cette réponse. »

Marine Le Pen ne donnera donc pas, pour le moment, de consigne de vote de manière explicite. Toutefois, elle a totalement pris conscience de la puissance que son parti à pris et sait qu’elle le doit, comme elle le dit, à « l’implosion de la droite classique ».

Du côté des électeurs UMP, un sondage d’opinion a montré que les deux tiers des partisans de Sarkozy ont envie de rompre avec la politique passée et de former une alliance avec le Front national. Conscient que la plupart des sondages montrent Hollande remporter confortablement le deuxième tour, grâce aux votes d’extrême-gauche et d’une grande partie de l’appui centriste, les électeurs le savent … Si Sarkozy veut faire la différence, il a besoin du soutien d’environ 80 pour cent des électeurs de Marine Le Pen, selon les estimations des analystes de Reuters. Mais les enquêtes menées, au soir du premier tour, montre que seulement entre 44 pour cent et 60 pour cent des électeurs de Marine Le Pen ont l’intention de soutenir Nicolas Sarkozy au deuxième tour, contre environ 70 pour cent en 2007.

Depuis, le discours de Nicolas Sarokozy s’est « droitisé » provoquant la colère des autres candidats et des associations. Bayrou dénonce le comportement « absurde et offensant » de Nicolas Sarkozy en comparant ses électeurs avec ceux de Marine Le Pen. Dans une lettre ouverte aux deux candidats, mercredi, il a appelé à une politique plus civile, propre et modérée, ce qui semble pencher plutôt vers Hollande, sans explicitement mentionner son nom. De son côté, Hollande a déclaré que « Nicolas Sarkozy a enfreint les règles », sur France Info. Mais, si les politiques réagissent, les associations aussi. SOS Racisme a estimé, dans un communiqué de presse, « qu’en déclarant que Le Pen est compatible avec la République, Nicolas Sarkozy a franchi une ligne rouge que jamais aucun président de la République ni aucun candidat républicain à l’élection présidentielle n’avait franchie ». « Face à cette déclaration lourde de sens, le bureau national de SOS Racisme a été réuni ce jour en urgence et a décidé d’appeler à voter contre Nicolas Sarkozy pour le 2ème tour de l’élection présidentielle », ajoute le communiqué

Face à l’ampleur que prend la polémique autour du discours qui se veut plus extrême de Nicolas Sarkozy, plusieurs membres de son cabinet et conseillers principaux ont tenu a rappeler que toute alliance avec le Front national avait été exclue… Mais est-ce suffisant pour convaincre les électeurs ? Nicolas Sarkozy n’a t-il pas été trop loin ?