Le 22 janvier, François Hollande, candidat PS aux élections présidentielles de 2012, lèvera le voile sur son plan de campagne devant 10 000 personnes au parc des Expositions du Bourget (Seine-Saint-Denis). Et le candidat socialiste le promet, « il y aura une vision pour la France mais aussi du concret. »
Et pour le concret, il mise sur 60000 emplois dans l’Éducation Nationale où chaque création de poste (enseignants ou autres) sera compensée par des non-remplacements de départs à la retraite dans d’autres secteurs. Une proposition, « ridicule », d’après Jean-François Copé, que l’UMP s’est empressé de démonter.
Retour sur une proposition qui fait couac au sein de la gauche et rire du côté de la droite !
Présidentielle 2012 : La proposition qui fait couac au sein du PS
En affirmant, ce mercredi, que la création de 60 000 postes dans l’Éducation Nationale ne se ferait pas aux dépens de suppressions de postes dans ce secteur mais par redéploiement au sein de l’ensemble de la fonction publique, François Hollande décrédibilise ainsi à la fois son conseiller au budget Jérôme Cahuzac et le porte-parole du Parti socialiste Benoit Hamon. Et alors que l’on souhaiterai ne pas revivre la débacle de la gauche, comme lors des dernières élections présidentielles, Benoit Hamon ne l’entend pas ainsi et montre publiquement son désaveux envers la proposition de son candidat.
« De Manuel Valls [directeur de la communication, Ndrl] à Pierre Moscovici [directeur de campagne, Ndrl], on a tous été surpris par la déclaration de Cahuzac. »
Quoi qu’il en soit, Emmanuelli explique au Nouvel Obs qu’il ne faut pas y voir une attaque frontale du candidat :
» Ce n’est pas le bon Dieu qui est en cause, ce sont les apôtres qui sont autour. » Et se défend d’avoir voulu étaler ces divergences sur la place publique pour mieux peser dans les discussions au sein du parti : « Si on a fait un communiqué, c’est simplement parce qu’on n’a pas pu le voir à ce sujet… Seul ce que dit Hollande m’intéresse. »
Ségolène Royal, quant à elle, ne l’entend pas comme ça et tacle ouvertement Benoit Hamon, mercredi matin sur RTL.
« Ce n’est pas bien que les socialistes polémiquent publiquement, il y a des lieux de discussions pour ça », a réagi l’ancienne candidate à la présidentielle. Sur le fond, elle a souligné que la « dégradation » économique « nous oblige à être prudents ». Ce ne sera « pas tout de suite et pas d’un coup (…), François Hollande n’a jamais dit l’inverse. A l’intérieur de l’Éducation nationale, ce sont des créations. C’est une priorité qui a été annoncée par François Hollande, et les choses sont claires. », a précisé sur France Inter, Alain Vidalies.
Et pour le principal concerné, François Hollande ? Contacté mardi soir par France TV Info, un membre de l’équipe de campagne de François Hollande ne mâche pas ses mots contre Benoît Hamon.
« Quel con ! N’est-il pas assez grand pour nous en parler directement, plutôt que d’envoyer un communiqué ? »
Le PS n’aurait-il pas retenu les leçons du passé ?
Présidentielle 2012 : L’UMP clash la proposition de Hollande concernant l’Éducation nationale
Avec une proposition qui divise même la gauche, l’UMP s’est empressé de s’engouffrer dans la brèche. Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, est longuement revenu sur la proposition de François Hollande concernant la création de 60000 emplois dans l’Éducation nationale. Une proposition qui occupe le débat probablement parce qu’elle conserve une part de flou et que les précisions sur sa mise en œuvre ont été distillées.
Mercredi, Luc Chatel, s’est donc fait un plaisir d’ironiser sur la proposition de François Hollande, dans l’hémicycle :
« Avec François Hollande et son équipe de campagne, il y a de quoi perdre son latin. Qui faut-il croire ? M. Cahuzac ? Mme Royal ? M. Hamon ? La vérité, c’est que M. Hollande doit préciser son point de vue devant les Français. », a poursuivi Luc Chatel ironisant sur le « triple I » du candidat socialiste, « impréparation, improvisation, illusionnisme ».
Un avis partagé par Jean-François Copé qui fustige cette proposition « ridicule » et « irréaliste » au micro de France Info.
« A trois mois de l’élection, M. Hollande devient de plus en plus celui qui ne décide rien. Or, nous, nous sommes dans la majorité ceux qui décident des choses. Je ne peux pas croire que les Français soient séduits par le discours d’un Hollande qui aujourd’hui est totalement terré sous terre, ne dit absolument rien de courageux. »
Ironisant sur « la cacophonie » au sein du PS, Sébastien Huyghe, secrétaire national de l’UMP, a donné son opinion via un communiqué à François Hollande :
» Je l’invite à sortir de l’ambiguïté afin de présenter un programme clair aux Français. Après les atermoiements sur l’avenir du nucléaire, le maintien de la filière Mox, le choix d’un local de campagne, le maintien du quotient familial, c’est au tour de la portée de la mesure phare du candidat Hollande de faire l’objet de controverse au sein de son équipe. »
Et pour la note d’humour, voici une vidéo parodique de l’UMP.
[youtube vMclQiYNTRY nolink]
Que pensez-vous de ces guéguerres entre partis ?