Hier soir, Nicolas Sarkozy a répondu aux questions de Claire Chazal, Laurent Delahousse, ainsi que des journalistes économiques François Lenglet et Jean-Marc Sylvestre en direct du palais de l’Elysée.
Entre propositions pour 2012, synthèse de son mandat, le président de la République laisse tout de même entendre une possible candidature pour les élections présidentielles de 2012 !
« Si un jour, je dois rentrer en campagne, à ce moment-là, je serai le candidat. J’ai un rendez-vous avec les Français, je ne me déroberai pas. »
Nicolas Sarkozy : « Bonnes idées » ou « fiasco » ?, retour sur le discours du président
Nicolas Sarkozy avait annoncé que son discours porterait principalement sur l’économie. Chose promise, chose due ! Le président de la République dévoile en direct de l’Elysée de nouvelles mesures principalement économiques : TVA, taxes, logements et 35 heures. Retour sur ces nouvelles mesures …
Une taxe sur les transactions financières :
« Nous avons pris enfin la décision de créer une taxe sur les transactions financières, qui entrera en application au mois d’août de cette année. », annonce Nicolas Sarkozy. Son montant sera de 0,1% et son application est prévue pour août 2012. Alors pour quels raisons ? « Nous espérons récupérer pour le budget de l’Etat -et donc réduire les déficits- un milliard d’euros en année pleine », a estime t-il.
Reformer l’Apprentissage pour les jeunes :
Nicolas Sarkozy a annoncé qu’un texte serait présenté en février à l’Assemblée prévoyant qu’entre 2012 et 2015 les entreprises devront avoir 5% de jeunes apprentis au sein de leur entreprise, contre 4% actuellement. Une mesure permettant de lutter contre le chômage et des sanctions sévères en cas de non-application de cette réforme.
Augmenter la TVA « Sociale » :
La TVA augmentera de 1,6 % à partir du 1er octobre et la CSG sur les revenus financiers augmentera de 2 points afin de faire baisser les charges patronales, puisque les entreprises seront exonérées de charges familiales pour les salariés gagnant de 1,6 à 2,1 Smic. Conséquences sur les Français ? Aucunes, le président se veut rassurant, il « ne croit en rien à l’augmentation des prix » puisque la concurrence est là pour maintenir l’attractivité des prix.
Stimuler les constructions et le logement :
« Nous avons donc décidé que pour les trois ans qui viennent, (…) tout terrain, toute maison, tout immeuble verra ses possibilités de construction augmenter de 30% », a annoncé Nicolas Sarkozy. Une mesure qui « va donner un travail formidable à l’industrie du logement […] les prix de l’immobilier à l’achat, à la vente, et les prix à la location vont pouvoir baisser ».
Réformer les 35 heures :
« Dans les deux mois qui viennent », des négociations vont débuter entre syndicats et patronat pour aboutir à « des accords compétitivité-emplois ». L’objectif étant de tourner la page des 35 heures pour « privilégier le salaire sur l’emploi » et tourner « la page des 35 heures qui nous mène à la catastrophe ». Concrètement, dans chaque entreprise, on pourra augmenter ou abaisser le temps de travail et les rémunérations.
L’Allemagne, un exemple pour Nicolas Sarkozy, la France, un modèle économique pas encore trouvé ?! Alors simple effet d’annonce en vue des prochaines élections présidentielles ou réelles mesures ? Nicolas Sarkozy fait le bilan de son mandat et remet Claire Chazal en place lorsque celle-ci tente de le confronter aux propositions de François Hollande, candidat PS. (Pour revoir l’intervention du Président de la République, c’est ici.)
Nicolas Sarkozy : « Bonnes idées » ou « fiasco » ?, réaction des candidats à la présidentielle 2012 …
Marine Le Pen, présidente du Front national, déclare :
« Il nous a vanté l’Italie, or l’Italie ce sont des privatisations massives, l’effondrement du système de retraites, la baisse du salaire des fonctionnaires ». « Il nous a vendu une crise financière qui s’apaise, je pense que d’ici une semaine il sera démenti. Il nous dit que l’Europe n’est plus au bord du gouffre, alors qu’elle est éminemment au bord de gouffre ». « Il est dans une recherche de compétitivité complètement illusoire, puisqu’en réalité la compétitivité, elle est plombée par l’euro fort ». Le chef de l’Etat « cherche à jouer un coup de poker dans les mois de l’élection présidentielle, sans avoir le courage d’être vraiment candidat ». « Sa mesure la plus inefficace, c’est la TVA sociale. Mais la plus efficace pour ses copains, ce sont les 30% d’augmentation de la capacité de construction. J’appelle cela l’amendement Bouygues ».
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, fustige :
« Tout ceci est une politique à l’allemande: on a eu le sentiment à un moment donné que Nicolas Sarkozy était candidat à être chancelier socialiste de la République fédérale allemande ». « Cette politique ne vaut rien de bon pour la France. Les mots utilisés ne sont qu’un habile enfumage d’un triste et banal plan d’austérité et de soumission aux exigences du capital financier ». « Ca va saigner toujours pour les mêmes. L’augmentation de la TVA va ponctionner 13 milliards d’euros sur l’économie du pays. 85% de cette somme sera financée par les ménages et seulement 15% par les revenus financiers ». « Sous couvert de développement de l’apprentissage, on va pousser massivement les enfants du peuple hors des écoles pour les pousser dans des usines ». « Toutes les mesures d’allègement de charges et qui favorisent la finance sont d’application immédiate. Toutes les mesures qui desservent les travailleurs sont d’application immédiate. Toutes celles qui pourraient, le cas échéant, peser sur ceux qui ont le plus les moyens de contribuer au bien commun sont reportées à après la prochaine élection présidentielle ».
Nicolas Dupont-Aignan, candidat souverainiste à l’élection présidentielle, prend la parole au travers d’un communiqué :
« Nicolas Sarkozy avait voulu apparaître sur toutes les chaînes à la même heure pour convaincre les Français qu’il allait faire en 3 mois ce qu’il avait promis de ne pas faire pendant 5 ans ». « Cette nouvelle séquence de communication a tourné au fiasco ». « L’instauration d’un troisième plan de rigueur -déguisé derrière une augmentation de la TVA pour tous les Français- est indéfendable ». « Afin de renflouer les caisses de l’Etat vidées par sa politique de l’euro fort et le sauvetage d’un système financier à la dérive, Nicolas Sarkozy accepte ce soir de pénaliser les classes moyennes et populaires et notamment les retraités ». Le chef de l’Etat « a aussi fait la preuve de son incompétence en matière économique » en « calquant toutes ses décisions et tous ses exemples sur l’Allemagne ». « Approximatif sur la stabilité fiscale, léger sur la dette, contradictoire sur la baisse des dépenses publiques, surréaliste sur le logement, refusant d’aborder la question essentielle de l’euro et du protectionnisme: Nicolas Sarkozy a été ce soir un mauvais président mais également un mauvais candidat ».
Eva Joly, candidate d’Europe Ecologie-Les Verts, dénonce la politique de « Riches » via un communiqué de presse :
« Nicolas Sarkozy termine son mandat comme il l’a commencé »: il « protège les couches aisées et se préoccupe fort peu des souffrances des Français les plus modestes ». « Sous le prétexte fallacieux de lutter contre les délocalisations, Nicolas Sarkozy organise en pratique un transfert de plusieurs milliards des consommateurs aux entreprises, sans aucune contrepartie, affaiblissant au passage les collectivités locales ». « Les accords +compétitivité-emploi+ se transformeront en accords +chantage-emploi+ ». »Par idéologie, il rejette l’encadrement des loyers qui a pourtant fait ses preuves dans un Etat qu’il a beaucoup cité: l’Allemagne », et il « a fait le choix du repli national plutôt que de l’ambition européenne et d’un projet libéral plutôt que de solutions nouvelles ». « La préférence écologique et sociale en France et aux frontières de l’Europe, voilà la réponse aux délocalisations et à l’emploi ». Nicolas Sarkozy « s’est prêté a un exercice de communication convenu qui tend à mystifier les Français en leur faisant croire qu’il est tout entier à sa tâche de président alors que chacun voit bien qu’il est déjà en campagne ».
Pour la gauche … « Nicolas Sarkozy est perdu ! »
Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, déclare sur RTL :
« Je ne pense pas que François Hollande soit arrogant, une élection n’est jamais gagnée, mais j’ai le sentiment que le président de la République est un peu perdu ». Selon elle, M. Sarkozy « est candidat, nous le savons tous », mais « on a l’impression qu’il pense avoir déjà perdu, il y a beaucoup d’improvisation, notamment sur le logement ». « La vraie compétitivité aujourd’hui, même si on regarde l’Allemagne, ce n’est pas de baisser le coût du travail, c’est-à-dire les salaires, car finalement c’est cela qu’il a annoncé (…), c’est la +TVA Sarkozy+ ». « Pourquoi changerait-il de politique à 80 jours d’une élection? Il a commencé en aidant les plus privilégiés, avec notamment le bouclier fiscal, et il termine en faisant payer les classes populaires et moyennes ». « C’est une erreur économique et une profonde injustice sociale ». « Cette politique a déjà eu lieu et a déjà échoué », a également fait valoir Mme Aubry, faisant référence à une augmentation de la TVA en 1995 par Alain Juppé. « Il n’y avait pas eu de croissance et Jacques Chirac avait dû dissoudre l’Assemblée ».
Laurent Fabius, ex-Premier ministre socialiste, ajoute sur Europe 1:
« J’ai trouvé que l’intervention touffue d’hier (dimanche) avait un mérite, c’est qu’il est clair que si M. Sarkozy est réélu, il y aura une +TVA Sarkozy+ ». Lorsque l’Allemagne, prise en exemple dimanche à de maintes reprises par M. Sarkozy, « a augmenté la TVA, elle était à 16% (et non 19,7% comme en France), elle a été augmentée de trois points et deux points ont été consacrés au redressement des comptes ».
Enfin, Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande, déclare sur France 3 :
« Tout ce qu’il a annoncé, ce sont des coûts pour les salariés, ce sont des injustices massives et ce sont des augmentations d’impôt dures ». « C’est une émission qui aura confirmé ce qu’est ce quinquennat: un échec ». « Le thème qu’il utilise, c’est le courage mais le courage ce n’est pas l’injustice », a ajouté le député du Doubs, affirmant avoir « l’impression que Nicolas Sarkozy fait payer son pseudo-courage aux autres ». « L’augmentation de la TVA sera annulée » si le candidat PS est élu, « parce que c’est une mauvaise mesure en tout », a-t-il dit. « On a compris que ce soir c’était le candidat Sarkozy qui usait et abusait de la parole » et « on a compris ce que serait sa campagne, une campagne rapide, une campagne brutale, une campagne dure ».
François Hollande se réserve ?
A droite … On « félicite les décisions prises » !?
Xavier Bertrand, ministre du Travail :
« Pour Nicolas Sarkozy, la priorité est la même que celle des Français: l’emploi, l’emploi, l’emploi. Et au-delà des mesures décidées lors du sommet pour l’emploi, il en faut d’autres plus structurelles comme la baisse des charges sur le travail. C’est dès maintenant qu’il faut prendre de nouvelles décisions, non seulement pour éviter l’explosion du chômage, les délocalisations, et pour se donner les moyens d’une baisse durable et importante du nombre de demandeurs d’emplois. Un président dans l’action plutôt que des candidats dans de vagues déclarations d’intention, voilà ce que veulent les Français »
Gérard Longuet, ministre de la Défense, via un communiqué de presse :
« Nicolas Sarkozy a parlé ce soir avec clarté, authenticité et courage. L’impératif industriel après le crédit impôt recherche et la taxe professionnelle est enfin reconnu. Concernant le logement, la solution exposée par le président de la République est empreinte de simplicité positive et de bon sens. La liberté de construire pour baisser les prix et relancer la construction en faisant baisser le prix du logement, cela est la bonne liberté » (communiqué). Thierry Mariani, ministre des Transports: « Pendant que les candidats à l’élection présidentielle s’en tiennent à des promesses ou, à l’image du candidat socialiste, jouent à «la vérité si je mens» en accumulant des incantations démagogiques, archaïques et inopportunes, le président de la République a fait ce soir oeuvre de pédagogie et a montré sa pleine et entière détermination à être au service des français et de la France jusqu’au terme de son mandat ».
Jean-Claude Gaudin, chef de file des sénateurs UMP, maire de Marseille :
« Pas de complaisance, pas de vaines promesses, pas de rêves à bon marché, mais des solutions techniques et réalistes, parfois difficiles pour redresser une situation due à la crise mondiale. Le propos du président de la République tranche avec l’avalanche démagogique assenée aux Français par les candidats à l’élection présidentielle. »
Christian Jacob, chef de file des députés UMP, déclare à l’AFP :
« Je me félicite des décisions prises : baisse des charges pour plus de compétitivité, volet formation des jeunes, accords de compétitivité. Dans la situation dans laquelle nous sommes, on ne peut pas rester inerte. On ne peut pas se lamenter sur la désindustrialisation et ne pas réagir. Cibler les baisses de charges sur les salaires compris entre 1,6 et 2,1 Smic cible les emplois les plus délocalisables. C’est une bonne mesure qui répond à la situation. Les Français attendent un président de la République dans l’action, nous avons un président complètement dans l’action. »
Seul Bertrand Delanoë dénonce « de l’électoralisme qui prend les Français pour des imbéciles dans le bricolage et l’amateurisme. »
Quel est votre avis sur ce discours selon votre « bon sens » ?
2 réponses à “Nicolas Sarkozy : « Bonnes idées » ou « fiasco » ? Les réactions s’enchaînent …”
Notre cher président est à l’image des français qui ont voté pour lui y a 5 ans de ça ! du coup si aujourd’hui la France représente un chaos vivant tant sur le plan politique que sur le plan économique, ce n’est certainement pas à cause de lui ! mais plutôt à cause de beaucoup de Français qui ont fait en sorte d’admirer sa politique sur pas mal de sujets ! si nous faisons un bilan assez rapide de ces 5 dernières années, nous pouvons admettre la fermeture de plusieurs entreprises ce qui a eu pour conséquence la montée flagrante du chômage de 5%, ceci a engendré une perte de revenu , baisse du pouvoir d’achat, endettement, conflits au sein de certaines familles, divorces, colère , perte de confiance, problèmes psychologiques, suicides…etc, tandis que le gouvernement de ce jour prétend avoir pris les mesures nécessaires afin de limiter la casse contre cette vilaine crise éco ! je me demande quelles mesures financières ont-ils pris ? car a priori leur salaire est resté toujours le même ! pourrait-on envisager que notre cher président puisse vendre son avion privé ou même réduire des dépenses futiles dont il a jamais eu réellement besoin ?! hooo , je ne crois pas ! et ce qui est vraiment désolant et malheureux dans toute cette histoire, c’est que ces mêmes Français vont encore voté en sa faveur ! bientôt on pourra dire qu’un français est tout simplement un masochiste heureux !
SARKO DEHORS….