Après avoir fait face aux accusations du Wall Street Journal concernant l’espionnage illégal des utilisateurs de Safari, le navigateur d’Apple, après avoir essuyé de nombreuses critiques sur les changements apportés à sa politique de confidentialité aux détriments de ses utilisateurs… Google est à nouveau dans la tourmente !
La semaine dernière, Forbes a publié un rapport de la FCC (Federal Communications Commission) plutôt dérangeant pour le géant de l’internet dénonçant, une nouvelle fois, ses manigances pour collecter clandestinement les données de millions d’utilisateurs par l’intermédiaire d’une connexion Wi-Fi non sécurisée. En effet, le logiciel développé il y a déjà de ça six ans pour son service Google Street View, censé n’être utilisé que pour photographier les rues du monde servirait également à intercepter les mails et SMS des utilisateurs d’internet.
Google ne respecte toujours pas notre vie privée !
Les premières révélations concernant l’espionnage de Google envers ses utilisateurs, en 2010, avait eu pour conséquence de provoquer une grande émotion pour ces derniers qui se sont sentis violés dans leur intimité… Même si Google dément ses accusations à chaque fois ! Après les enquête de la FTC et la DOJ, la FCC a publié une nouvelle version de son rapport qui a réveillé chez les journalistes et les blogueurs leur intérêt pour le sujet. Notamment sur un point : Les cadres supérieurs de Google étaient-ils au courant des intrusions dans la vie privée des utilisateurs de la part de Google ? Si oui, Google doit se préparer à essuyer une nouvelle crise médiatique !
D’autre part, même si nous supposons que cette intrusion n’est le fruit que d’un ingénieur aux techniques de « voyou » ou, comme le laisse entendre les conclusions du rapport de la FCC, de cinq ingénieurs (dont la plupart ne sont impliqués que partiellement), dans ce cas de figure, Google devra faire face à un autre type de problème : Un problème plus vaste concernant la façon dont les sociétés communiquent sous la contrainte des organismes de régulation, ainsi que sur la nature et l’impact sociale que peut avoir une innovation elle-même.
D’une façon ou d’une autre Google a un problème ! C’est pourquoi, la stratégie de communication de Google, aussi transparente se veut-elle, n’a aucun moyen d’atténuer l’exposition de la réputation de l’entreprise dans ce genre de polémique. En choisissant de rendre public le rapport de la FCC, Google souhaitait souligner l’absence de preuve concernant les conclusions de la FFC. Ne serait-ce pas jouer la transparence pour rendre plus obscure la réalité ?
Néanmoins, ce choix stratégique dans sa politique de communication intervient après de nombreux « désaccords » entre le géant de l’internet et la FCC concernant le contenu du rapport. Une action qui de ce fait devient de moins en moins crédible aux yeux des organismes de contrôle et sociétés concurrentes. Notons, par ailleurs, que la FCC a tenu en plus à rappeler que Google avait déjà été condamné à une amende pour rétention d’informations. De plus, Google ne fait qu’empirer les choses avec ses nombreuses incohérences…
Tout d’abord, la compagnie a nié toute l’affaire. Puis, le président exécutif Eric Schmidt , a ensuite avoué que seuls des fragments de données personnelles ont été recueillies. Ensuite, Google a dû reconnaitre qu’un volume plus important de données avait été récupéré… Google fait une nouvelle fois son mea-culpa. En réponse à ses infractions constatées, un administrateur pour la protection de la vie privée des utilisateurs a été nommé pour former les employés aux pratiques de collecte de données « légales ».
Pourtant, le feu vient d’être ravivé par la FCC qui dénonce en particulier les changements de récit de Google pour se justifier. Du coup, la polémique continue à se propager, et désormais jusqu’en Europe où Google a de grandes chances d’être soumis à de sévères enquêtes, en particulier au Royaume-Uni et en Allemagne.
Pourquoi une nouvelle polémique autour de Google ?
Les questions soulevées ici ne concernent pas la forme, à savoir les allégations et la communication de Google, mais la position particulière dans laquelle se trouve les entreprises les plus innovantes du monde.
Tout d’abord, c’est la nature même de l’innovation qui est remise en cause. En effet, elle n’a de cesse de repousser les limites et souvent aux détriments de ses utilisateurs. Bien souvent, nous découvrons de nouveaux outils avant même que nous ayons réfléchi à la façon dont ils peuvent être utilisés et nous être bénéficiaire. Si il est indéniable que ces outils doivent être réglementés, un Google, un Apple ou encore un Microsoft sont aussi là pour encourager les utilisateurs à être aussi créatifs que possible et cela de façon spontanée… En agissant ainsi, ils restent compétitifs. Google est donc face à un dilemme !
Pensez-vous que l’innovation dans ces grands groupes doit être régulée ?