Entre Free Mobile et les opérateurs historiques plus rien ne va ! Alors que l’organisme opérant sur les demandes de transfert de numéros d’un opérateur à l’autre annonce que, depuis l’apparition de Free Mobile, il y a eu un triplement des demandes, Orange contre-attaque et annonce qu’un « certain nombre » de clients déçus font déjà marche arrière et reviennent chez lui.
On a aussi eu le droit aux accusations de « désinformation », « publicité mensongère », « mauvaise couverture du réseau » … et on vous en passe ! Depuis le patron de Free Mobile, Xavier Niel, s’était fait assez discret. Aujourd’hui, il prend la parole et fait face à toutes ces accusations.
Free Mobile : Le réseau au cœur des accusations !
Il y a peu de temps, le site du Figaro annonçait que certains opérateurs affirmaient que le réseau de Free Mobile n’était pas encore effectif et que ce dernier exploitait déjà le contrat d’itinérance signé avec Orange. Depuis, l’affaire s’était tassée … Mais aujourd’hui, les syndicats Unsa et CFE-CGC des opérateurs télécoms mobiles ont demandé, ce mercredi, à l‘Autorité de régulation des télécoms (l’Arcep) d’ouvrir une enquête sur le réseau du nouvel entrant, Free Mobile. En effet, selon eux, ce dernier ne respecterait pas son cahier des charges.
Orange, SFR et Bouygues Telecom s’expliquent au travers d’un communiqué de presse :
« Free Mobile serait à l’heure actuelle en situation de manquement permanent à ses obligations de couverture de la population métropolitaine. (Free est tenue d’assurer une couverture d’environ 25%, Ndlr). Tout porte à croire que, depuis le lancement de ses services, Free Mobile a dégradé la couverture de son réseau qui assurait une couverture théorique suffisante mais n’est en réalité pas dimensionné pour faire face à une utilisation en phase commerciale. Il semblerait que Free Mobile ait paramétré ou éteint ses équipements dès le lancement commercial de ses offres pour basculer les appels de ses abonnés sur le réseau de son opérateur hôte Orange de façon à pouvoir faire face à la montée en charge de ses services. »
« Compte tenu de l’impact concurrentiel majeur » de Free Mobile, les opérateurs historiques demandent l’ouverture d’une procédure « dans les meilleurs délais ».
Free Mobile : Xavier Niel répond aux accusations des concurrents !
Des accusations, toujours des accusations … Xavier Niel, PDG de Free Mobile, s’était, dans un premier temps, exprimé, puis avait préféré le silence voyant que de toute manière il aurait beau s’expliquer, ses concurrents mettraient tout en œuvre pour le désavouer sur le marché. Aujourd’hui, il reprend à nouveau la parole et tient à tout démentir.
Premier point : les problèmes de synchronisation entre l’envoi de la carte SIM et le transfert du numéro, un « problème majeur » dont il a conscience !
« Nous avons eu des problèmes avec les clients dans le cadre des portabilités de numéro. Ça concerne quelques centaines de SIM qui ont pu se perdre. Ces problèmes sont montés en épingle, et c’est de bonne guerre. Oui, nous avons été débordés par le succès des offres lors des premiers jours. Nous n’avons pas su répondre aux 3 à 4 millions de demandes d’informations. »
Deuxième point : Les prix de Free Mobile
« Free n’est pas une entreprise low cost, […] mais on est une entreprise raisonnable. mon salaire est 20 ou 30 fois inférieur à celui de mes homologues. […] Je touche 173.000 euros de salaire brut par an.
Aujourd’hui, ce sont les sous-marques qui ont suivi, les MVNO. Chez les historiques, les prix n’ont pas bougé. Finalement, les prix n’ont pas baissé pour 90% des Français. Le concept de vache à lait représente toujours une réalité. Si France Télécom arrêtait de verser des dividendes, ils pourraient baisser leurs prix de 50%. Les opérateurs sont des entreprises de rendement, nous proposons un modèle différent, celui de la croissance. »
Troisième point : La couverture réseau
« Notre réseau est ouvert, allumé depuis le premier jour et il fonctionne de manière significative. L’Arcep a validé la couverture active de notre réseau et nous continuons à poser des antennes. Le seul moyen de fonctionner économiquement, c’est d’avoir son réseau. Dans l’ADSL, les opérateurs sans réseau ont tous disparu. Le réseau est stratégique. Pour l’instant, nous avons aussi un accord commercial avec Orange qui nous permet de couvrir la quasi-totalité de la population. Ce réseau nous le louons à Orange, c’est fantastique mais ce n’est pas la meilleure solution. On ne pourra ainsi pas se contenter d’un accord d’itinérance avec Orange puisque nous gagnerons de l’argent avec une couverture de 90%.
A Paris, nous avons très peu d’antennes, c’est vrai. Il faut dire que les autorisations sont difficiles à obtenir, c’est très lent. Notre couverture est exécrable et nous faisons principalement appel aux accords de roaming. Nous sommes bien plus présents dans les villes moyennes. Nous disposons de 1000 antennes actives, je dis bien actives. Il y a un trafic significatif qui passe par notre réseau. Nous en avons commandé 5000. Nous serons en avance sur nos engagements de 90% de couverture en 2018. »
Concluant par « Tous les moyens sont bons pour discréditer le petit nouveau. » !
Free Mobile : Audition de Xavier Niel par la Commission des affaires économiques par LCP
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