Aung San Suu Kyi revient sur ses positions …


Alors que l’on vous annonçait qu’Aung San Suu Kyi avait boycotté le parlement birman le premier jour de son intégration, et par la même celle de son parti, nous revenons vous parler de ce membre de l’opposition birmane pour une autre raison. Aung San Suu Kyi a décidé de lever son boycott et finalement de prêter serment au parlement.

Dans un discours historique au Parlement de Birmanie, le secrétaire général Ban Ki-Moon s’est dit encouragé par les récents efforts de réforme dans le pays, mais a déclaré que le processus de changement était fragile et l’éducation nécessaire. Il s’est également entretenu avec le président Thein Sein qui a marqué le début d’une série de réforme depuis sa nomination l’an dernier.

Aung San Suu Kyi : pourquoi va-t-elle finalement prêter serment ?

Aung San Suu Kyi confie à la BBC : « Nous avons décider de compromettre … parce que nous ne voulons pas devenir un problème politique. » Elle, qui doit rencontrer Ban Ki-Moon mardi, a déclaré que son parti, par le serment, procédera aussi rapidement que possible à devenir membres de droit au parlement. Pour répondre aux doutes émis par ce revirement de position, elle a déclaré :

« Certaines personnes pourraient demander, étant donné que nous n’avons pas accepté le libellé « sauvegarde » au début, pourquoi nous acceptons aujourd’hui. La raison pour laquelle nous l’acceptons, d’une part, c’est le désir du peuple. Nos électeurs ont voté pour nous car ils veulent nous voir au Parlement. »

Pour ajouter :

« Nous ne renonçons pas, nous ne faisons que céder aux aspirations du peuple. »

Rachel Harvey, journaliste à la BBC qui était présente dans la capitale de Nay Pyi Taw a dit que les parlementaires étaient assis calmement et respectueusement lorsque Ban Ki-Moon a délivré des messages clé dans son discours diffusé en live à la télévision. Dans une analyse, elle écrit :

« Aung San Suu Kyi est réputée pour coller à ses principes. Donc, la décision de faire marche arrière à propos du différend sur le serment parlementaire sera considéré par beaucoup comme une retraite atypique.

Aung San Suu Kyi insiste sur le fait que le but du parti n’est pas d’abandonner sa lutte pour obtenir la modification du libellé, mais dit que la LND a répondu aux appels des partisans à prendre les sièges remportés dans le quartier historique des élections.

La modification de la Constitution, élaborée par l’ancien gouvernement, continuera d’être l’enjeu de batailles politiques en Birmanie. Le document consacre actuellement le rôle des forces armées dans la politique.

La LND estime que cela doit changer si la Birmanie souhaite devenir une vraie démocratie. Mais l’opposition, et son chef emblématique, semblent avoir accepté le fait de travailler à l’intérieur du système pour faire ces changements, qui pourraient se révéler difficiles. »

Il faut parfois qu’une personne fasse le premier pas pour changer les choses. Peut-être que le recul de Aung San Suu Kyi est une façon de montrer aux autres membres du Parlement qu’elle aussi, même provisoirement, peut revenir sur ses positions pour le bien du peuple.