Lundi 3 juin dernier a eu lieu un colloque quand à la place que pourrait prendre le Baclofène dans la lutte contre l’alcoolisme. Ce médicament, au départ simplement un décontractant musculaire, contiendrait une molécule qui supprimerait l’envie de boire.
Le Baclofène, c’est quoi ?
Également commercialisé sous le nom de Liorésal, le Baclofène est apparu dans les années 1960 car le médicament était alors reconnue comme décontractant musculaire. Cet effet bénéfique du médicament sur le corps permettait de soulager les contractures causées par la sclérose en plaques, ou encore en cas de torticolis spasmodique. Pour la petite anecdote : le baclofène est parfois prescrit aussi pour certains hoquets résistants.
«Une date historique dans la lutte contre l’alcoolisme»
Mais voilà, depuis les années 1990, les chercheurs et professionnels de santé, s’interrogent sur les bénéfices que pourraient entraîner cette prise de comprimés sur les personnes atteints d’alcoolo-dépendance. Une équipe démontre que l’envie de boire est plus faible en cas de prise du médicament. Cependant, d’autres équipes de recherches ne parviennent pas au même résultat. Mais voilà, en 2004, Olivier Ameisen, un cardiologue atteint d’alcoolisme, a l’idée de tester cette molécule sur lui à des doses élevées. le résultat fonctionne et Olivier Ameisen est sevré ! Il en écrit d’ailleurs un livre, prouvant l’efficacité du médicament pris à des doses élevées. Le livre sera publiée en 2008 et secouera fortement le monde de la recherche.
Des essais cliniques ont commencé en France
Reste à étudier les problèmes liés aux effets secondaires du médicament. Car, si le médicament peut guérir un malade atteint d’alcoolo dépendance, pris à fortes doses les effets indésirables sont assez conséquents : en plus de nausées, vertiges, des hallucinations, spasmophilie, confusions mentales sont des risques possibles pour le patient. Si ces effets sont rare dans le traitement de la sclérose en plaque, la dose est, elle, beaucoup plus conséquente pour traiter l’alcoolisme. Ces effets ont donc d’autant plus de risques de se développer.
C’est la raison pour laquelle des essais cliniques sont actuellement en cours en France. Ces essais ont pour but d’essayer de trouver un équilibre entre ces effets secondaires et les fortes doses que vont devoir prendre les patients. Ils ont également pour intérêt de dresser un « profil » des personnes qui pourraient d’autant mieux « répondre » au traitement.
On attend les résultats qui seront probablement connus sous milieu 2014. La commercialisation légale du baclofène comme traitement contre l’alcoolisme ne sera donc pas encore en place tout de suite. De plus, la lourdeur du traitement entraînerait obligatoirement un suivi psychosocial continu.
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